28 11 22
@ Dominique Martin, médecin conseil national
Monsieur,
J'ai bien reçu votre courrier m'invitant à me faire vacciner contre la grippe et, comme j'avais contacté
vos services dernièrement par courrier recommandé, à propos des suites de certains traitements, pour ne
rien dire de l'absence de traitements des suites sus-dites, je voulais m'excuser de ne pas avoir répondu
au questionnaire qui me fut adressé, en guise de réponse j'imagine, dans le cadre d'une enquête nommée
'Handifaction' destinée à mesurer ma satisfaction de personne en situation de handicap après 'Une visite
auprès d'un professionnel de santé' et 'Une intervention médicale sur les six derniers mois'... si
vraiment ce que je vis depuis début février peut à quelque titre être qualifié de visite ou d'intervention
ayant quoi que ce soit à voir avec la médecine ou la santé, surtout si l'on prétend faire cohabiter les
deux à la seule satisfaction de Sa Sainteté le Prestataire Médicalisé qui a tous les droits et moi celui
de la boucler et accepter que cette crème d'humanité monopolise les méthodes et les budgets et décide de
ma santé comme ça lui pique.
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J'admets qu'à réception de ce message électronique intitulé 'Faites entendre votre voix' j'ai eu honte d'avoir pu demander à la députée de ma circonscription de se faire mon interprète "auprès des cadres décatis de la CPAM pour leur transmettre mon mépris qui a bien du mal à rivaliser avec la belle manière qu'ont ces tarés de gérer leurs soi-disant compatriotes qu'ils ne savent qu'ignorer ou harceler en vertu d'une éthique professionnelle aussi mesquine que la déontologie de leurs comparses soignants, tous si diligents: racaille!" Vous comprendrez mon embarras... à mon âge... se laisser aller à de tels écarts de langage! Mea culpa disais-je, si vilement vociférer! à propos d'un organisme qui 'informe chaque année ses assurés pour les aider à devenir acteurs de leur santé'. 'Mea culpa' bien bas, j'ai tant besoin de conseils!
Au préalable cependant j'ai cru préférable de m'informer sur les qualifications du conseilleur et je crains quand même qu'il vous en manque une pour persuader le payeur moi-même de suivre vos recommandations les yeux fermés par quelque circulaire de circonstance, de m'inspirer la confiance minimale, en cas d'erreur, que c'est bien vous qui, à la différence de tous vos prédécesseurs, me paierez directement et sans discuter les dommages et intérêts d'expérimentations ayant mal tourné, mais pas pour tout le monde. Vos conseils désintéressés m'ayant fait me pencher sur votre curriculum vitae celui-ci m'a vite convaincu que vous étiez pourtant, malgré mes énormes préjugés, tout à fait la personne indiquée pour m'informer, en raison de votre 'stratégie d'ouverture à la pluralité des expertises et en particulier celle du patient, dans la droite ligne des valeurs de démocratie sanitaire' que je défends depuis si longtemps que je ne comprends pas ce qui fait que mon expertise en la matière ne soit pas reconnue par une bande de violeurs ayant pignon sur caducée... voilà qu'une fois de plus je me laisse aller à l'expression longtemps ressassée d'une acrimonie débordant d'une triste amertume... et point ne m'en lasse quand ça me prend. Docteur en médecine je ne suis, mais patient averti, figure de proue de cette discipline injustement ignorée des honoraires, émoluments et divers honneurs qui récompensent la valeur à laquelle n'émarge pas, ce que je le regrette! cette matière que je pratique, l'anthropologie médicologique, observation systématique du corps médical dans son biotope favori où règne le monopole des visées thérapeutiques d'une clique dévouée à la petite santé de ses investissements dans la mise en coupe réglée de ces salauds de malades qui refusent de savoir leur bonheur d'être en des mains si capables.
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Patient sans frontière ayant eu le déplaisir de fréquenter confrères et consœurs sur trois continents et quatre ou cinq pays, le temps de me faire une opinion sur l'universalité scientifique des petits intérêts bien compris par de si grands esprits. Figurez-vous d'ailleurs que mes pérégrinations me menèrent jusqu'à Strasbourg il n'y a pas si longtemps, pour en être refoulé en vertu du principe de subsidiarité et des privilèges légitimes de qui a mérité sa part de passe-droits et se fait devoir de s'en servir de peur de la voir s'évanouir, dans le vague restons, glissez mortels sur les strates accumulées des petits à-côtés.
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Décidément!
Nous étions faits pour nous rencontrer, fût-ce virtuellement, car si nul diplômes de psychiatrie ne décore
mes cloisons vous pourrez constater que ma mythomanie s'affiche sans façon dans les courriers pas très
recommandables qui émaillent les déboires qui m'affligent, dont une conception peu amène des 'accidents
médicaux', aiguillée par des expériences riches d'enseignements me conduisant à étendre considérablement
la portée des errements dont PubMed ne se porte pas garant, avec l'aval du gouvernement.
Ce que j'expliquais à une organisation dont le ministère de la santé publie la 'Charte Européenne des
Droits des Patients', Active Citizenship Network: "Reasons I have as well to be firmly persuaded that the
five pneumonias of the last eight years are the consequence of another miracle drug strongly advised by
some former incarnation of the sadistic witch doctor at work in the wasteland of long-winded sickness,
fertile ground for multitudes of mountebanks and rewarding investments in chronic diarrhea and various as
yet unidentified but ripening side-effects heralding rewarding, long-lasting, collateral damage.'
Comme quoi tout mythomane qui se respecte ne saurait longtemps dissimuler ses affinités, électives ou suspectes? avec la paranoïa et celle-ci ne prouve pas non plus que mes soupçons suffisent à vous innocenter des multiples sévices que m'inflige la Santé Publique, tout au service des petits bénéfices réservés aux intellects d'élite. Sachant désormais que vous avez 'dirigé l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux' je crains que dans ce domaine nous ne divergions radicalement sur la question cruciale des barêmes applicables... pour punir les responsables de politiques fascistes mises en œuvre par des bureaucrates de mèche avec des tortionnaires et des abrutis... je suis incorrigible, cochon qui s'en dédit! Accidents médicaux... mon œil! Mon regard qui s'étonne des senteurs chatouillant mon nez émoustillé de tant de murmures qui enchantent mes oreilles d'harmonie subtiles et de nobles idéaux vertueusement révérés dans ces pénitentiers obscurantistes dont l'hôpital et la clinique sont éminemment fiers d'être les fleurons les plus emblématiques.
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Or donc décidé à devenir toujours davantage, acteur, metteur en scène et décideur ultime de ma santé, et de ce que santé veut dire quand c'est de la mienne qu'il s'agit, nonobstant les divers prés carrés et chasses gardées qu'il me faut arpenter à longueur d'existence dans le bagne médical dont la France me régale sans lésiner depuis, depuis... pour en revenir au vaccin j'espère que les documents joints, ou adressés, sauront vous persuader que j'y ai un tantinet pensé et fini par conclure que toute l'industrie médicale était corrompue jusqu'à la moëlle et qu'il était de mon devoir de sanctionner ses errements, dans la minuscule mesure de mon possible, en la boycottant, quitte à prendre des risques peut-être inutiles et dont il m'est difficile de juger en toute rationalité, mais faut c'qu'il faut pour affaiblir l'ennemi jusqu'à l'abattre sans merci: que voulez-vous que je vous dise? une iatrophobie nosocomiale extrêmement développée m'envahit de l'aube au coucher à force d'être traité comme de la merde par d'arrogants connards... décidément, pardonnez-moi cette incontinence malvenue, je voulais bien sur dire, soigné par la main leste d'ignares certifiés conformes à toutes les superstitions convenant au moment comme ils se l'imaginent, quand ils prennent le temps d'y penser, et il est rarement le moment de le faire quand il s'agit principalement de se faire toujours et encore un autre patient.
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Pour résumer, j'ai donc prévenu vos services que je réclamais un million d'euros de dommages et intérêts
pour cinq infections pulmonaires prescrites par ma pneumologue préférée, sans compter divers à-côtés dont
le détail sera communiqué en temps et lieux comme approprié. Puisque l'état trouve convenable de certifier
des psychopathes sans se soucier de ce qu'ils font, je trouve moi pertinent de me retourner contre les
responsables d'une telle situation et l'impunité pourrait ne pas durer pour l'éternité. Toujours les
barêmes sacrebleu! ce doit être l'inflation.
De plus j'aurais bien aimé savoir comment me faire soigner dans le pays enchanté dont vous auriez entendu
parler et moi pas puisque nulle part dans mon département(j'ai aussi demandé à ma députée si dans sa
grande générosité elle m'aiderait à 'obtenir l'asile thérapeutique dans un autre département où mes
conflits d'intérêt avec les héritiers d'Hippocrate seraient moins criards, la simplicité de l'intervention
que je souhaite ayant tragiquement désarçonné les grandes compétences et la morale pointilleuse des
héraults locaux des avantages dérivés des investissements dans la pharmacopée')je ne semble pouvoir jouir
des droits que m'accorderait la loi si d'autres avant moi n'étaient passés par là qui decrétèrent que ma
carrière de cobaye ne valait que pour vérifier leurs prescriptions voulant qu'aucun espoir ne doit être
permis et que je me le tienne pour dit, et devait s'arrêter où commence ma liberté de faire mon possible
pour guérir, que cela plaise ou pas à la vulgate à l'honneur parmi les sbires de Res Medica.
Je passerai presque sans rien dire de quelques grommellements récurrents sur la perversité substantive et
prophylactique de m'obliger, moi le vulnérable, à pointer à perpétuité chez le carabin, le pharmacien et
les copines et copains pneumo-mécaniciens qui n'ont rien à me dire, plongés dans leurs papiers qui leur
permettent de prédire le temps qu'il fait dans leur salle d'attente, toujours le même depuis qu'ils
enfilent les ordonnances où s'éparpille leur inanité.
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Pour conclure j'y irai à mon tour de mon petit conseil de citoyen de vile souche coutumier du mépris des
autorités pour le troupeau qu'elles gèrent, je suis bien assez vieux pour m'estimer pardonné d'avance à
cette ultime incontinence, le désir bien naturel de dispenser généreusement la sagesse qui vient paraît-il
avec les ans.
Voyez-vous Monsieur le fonctionnaire payé pour m'enrégimenter, si vous voulez vraiment que je prête à
votre
avis, sur la vaccination par exemple, la plus petite attention, que diriez-vous de me rendre la pareille?
Car de mon point de vue... je sais jusqu'à la nausée que mon opinion n'entre jamais dans les paramètres à
considérer pour décider à quelle sauce ma couenne sera cuite... et par conséquent, vos vaccins, où vous
les
mettre mieux que moi vous le savez, au même endroit sans doute où s'envolèrent mes observations sur
l'érythromycine, l'atarax(*), la cortisone, l'imipenem et mes demandes de précisions de perturbé
particulier
quant à la dose de perturbateur endocrinien qu'il faut administrer au petit bonheur pendant combien de
décennies, depuis l'avènement de la Sécurité Sociale au bon vieux temps du Plan Marshall, pour que
l'accident médical devienne un crime contre l'humanité, crime perpétré par la République sur des centaines
de milliers de mères et leurs descendants?
Crime qu'une industrie au-dessous de tout soupçon, acoquinée avec un état qui ne recule devant aucune
collusion, continue de faire payer aux victimes de ses prédations.
Sic transit la lettre du lundi. Je ne ferai plus longtemps languir votre secrétaire avant d'en finir avec cet épisode inopiné de la rencontre épistolaire entre la base et le sommet, dont les altitudes relatives en données corrigées ne sont pas faciles à déterminer et comme je n'ai plus dans ma besace qu'un seul point qui interroge je remettrai à plus tard l'enquête orographique précisant flux et retombées et sans plus tarder vous demande... allez-vous sévir contre des parjures se prenant pour des cadors? Allez-vous réprimander qui sait qui, saisir qui sait quoi, ouvrir une instruction pour détournement de fonds publics et abus de confiance systématique, pour des prestations sommaires facturées au prix fort, pour tout faire et son contraire sans rime ni raison hormis extraire du patient pressuré jusqu'à la dernière bribe de santé rentabilisable? Ou comme à l'accoutumée n'êtes-vous là que pour surveiller vos compatriotes malades avant de les punir de s'être laissés pièger par vos semblables?
Fichtre! Tous ces points que je n'avais pas vus, n'en parlons plus!