?

Lire la suite...

Enfin! enfin! le narratif lourdingue trending à tout va, il m'a semblé comprendre qu'il y avait un marché pour les âneries sucées ou resucées plutôt mal pensées et pesamment écrites: je ne risque plus de détonner, tant cela va de soi, la subtilité et moi!
N'ayant rien à dire, fort haut il faut que je m'en vante, que je le dise et le répète et vous explique en détail que j'y pense, que j'y pense... toujours trop tard et à jamais; sans souci je me fonds dans le biotope grisâtre grouillant des traditions chéries de la patrie sempiternelle à la devise fièrement proclamée, 'Semper mergitur sed fluctuat jamais', mise pauvre chérie à toutes les sauces d'une gastronomie raffinée riche de concoctions, recettes, certitudes nées de l'apaisement des papilles... qu'éparpille soudain l'air du temps qui ne souffle plus le contentement, mais sans trève le tracas et la trivialité admirable de la vie dans une démocratie avancée.

Vous êtes donc prévenus: ici rien ne pétille! Les étincelles sont proscrites et seul le feu des artifices réjouit le citoyen lambda, ci-devant badaud de sa propre existence. Ici on se morfond, on cherche ses mots, on se fait des idées qui à l'infini se remâchent, des idées arrêtées qui jamais ne démarrent; que du vent.
Ici les pleutres règnent sans partage et la veulerie est la seule volonté qui vaille. Ici on mange à tous les rateliers, on raffole de mettre les points sur les 'i' qui n'en peuvent mais, et de s'en laisser conter; ici toute ambition s'éteignit, de ne rien révérer que ce qui chagrine et ternit.

Ou alors, est-ce que je confonds! tout ça c'est... chez les voisins. Ici on se plaît à se prendre les pieds dans une prose qui se mêle de vouloir rimer et si pauvrement s'y prend que je me demande s'il faut en rire ou en pleurer, ou s'armer de patience, en attendant que ça change; voici que je m'y remets; car ici rien ne bouillonne, la profondeur est interdite et au loin ne se tissent que les projets mesquins qui exaltent les pantins qui les ourdissent, autant d'étapes sur la route nationale de la servitude dans les mains grassouillettes de dégénérés que ne satisfait que le malheur de leurs compatriotes, soi-disant citoyens de cette nation de camelote tombée en pâmoison dans le giron de paltoquets, et coetera encore une fois, mais voyons donc, c'est reparti pour l'éternité!
Ici on ne secoue pas le joug des siècles, on se mécontente à maugréer.

Il paraît donc qu'une loi est passée, en force dit-on, encore une nouveauté au pays des paradigmes qui se fourguent à treize la douzaine et des coups en douce qui se terminent brutalement. Quelque conseil la valida, ayant statué que les conseilleurs ne devront pas payer, autre surprise d'une immense intensité, suspense insupportable! et ne pouvaient douter du résultat des courses que les hâbleurs rémunérés pour s'interroger.
Sans coup férir mais sans lésiner sur la baston la loi retraite fut décrétée et les grands stratèges qui, d'une décennie l'autre, continuent de prêcher la Grève Générale comme la tactique à tout faire, aux résultats garantis si seulement les travailleurs voulaient bien se donner la peine d'écouter les galéjades éculées, pardon! ma plume a fourché et le clavier s'en est mêlé, je voulais dire, soyez-en sûr, 'les mirobolantes perspectives' qui miroitent, qui miroitent...
Et c'est une chance pour les prometteurs ayant promis toujours plus de poudre aux yeux et d'envôutants fumets, une bénédiction pour eux que la France ne soit pas le Japon, car s'ils étaient nippons, pour sauver la face, seppuku ils devraient se faire et nous ficher la paix avec leurs recettes d'un autre âge, les mille et une méthodes certifiées aboutissant au flop! qui réjouit d'avance les leaders inspirés de la résistance populaire assurée d'échouer à tous les coups, mais que l'on aime rabâcher au citoyen charmé par une telle faconde mise au service de lui bourrer le mou.