Si pour une fois j'avais plus ou moins compris ce qu'il en est dit ou démontré sans futile
phraséologie, un patriote se définirait au premier chef par son souci, son besoin, ou son obsession
de
toujours mieux parquer ses compatriotes, sous-espèce de patriote dont il faut se méfier, sur le
droit chemin de la soumission à l'autorité instituée par des institutions autoritaires qui n'abusent
jamais que de leur droit indiscutable de ne jamais être remises en question par leurs concitoyens,
autre sous-espèce peu réputée, unanimement ravis de monopoliser le soupçon officiel, expression
privilégiée d'une nation éprise d'esprit étriqué qui ne cesse de vanter les avantages de l'exiguïté,
de louer les hauts faits d'une oligarchie anxieuse de tout contrôler, partout où son regard se pose
qu'inquiète la plus petite vaguelette d'un domaine maritime où les frileux sont à la barre sous les
tropiques jusqu'en Hyperborée.
Patriote. En gros c'est qui a le droit d'exiger papiers et diverses privautés dévoreuse de mon temps
et de m'imposer sa conception des choses que légitime d'être payé pour les faire, quitte à en payer
d'autres pour le faire à sa place, tout en se contentant des bénéfices qui affluent à la mesure des
sévices infligés. C'est toujours pour eux la fête de te faire la tienne et de se fabriquer à
longueur de parle-ment des raisons toujours aussi péremptoires d'inaugurer de nouvelles festivités.
Ainsi va le patriote à sa carrière débridée, à toujours soupçonner les autres de n'être pas comme lui
aussi royaliste que l'exige le bulletin de salaire, comme l'a décidé une hiérarchie d'une
insoupçonnable fidélité à la feuille de paye.
Patriote. C'est Paperasse qu'il faudrait les nommer. Patriotes qui n'aspirent qu'à l'infini des
horizons bornés de leurs prés carrés illimités.
Patriote... Oups! mes papiers.
~ Octobre ~
Franc parler à l'usage des tordus
Ce jour vit la naissance d'un néologisme qui n'en est un que de n'être qu'insuffisamment utilisé, de n'être
pas, pour des raisons nul doute de la plus grande complexité, à même de répondre aux besoins d'expression de
l'heure; "poufiasse" par exemple, sans faire partie du vocabulaire distingué est d'un usage plutôt courant,
fût-ce dans le silence du par-devers soi, pour définir des élans spontanés peu portés sur la tendresse.
J'imagine que chacun caline son trombinoscope personnalisé illustrant ses révulsions particulières et ces
derniers temps ont vu se multiplier sur les devants de la Seine les candidates à l'appellation peu prisée
satisfaisant les humeurs trouvant dans l'insulte plus ou moins prononcée un mince exutoire à la haine que
finit par inspirer au quidam que l'on sait une overdose permanente de vulgarité.
Or, vu le nombre de poufiasses s'affichant un peu partout dans le paysage choisi que la France nous offre avec
générosité depuis tant de temps, comment se fait-il que "poufiard" serve si peu?
Il en va de même avec le tandem "chieur/chieuse", tout aussi déséquilibré. À considérer le nombre de ces
dernières, il ne me semble pas illogique de supposer qu'elles ne doivent pas manquer de partenaires qui
jouissent en silence de n'être pas caractérisé ainsi par ce qu'il y a de moins recommandable de nos bouffées
d'activité neuronale contrariée par la laideur constante qui nous dévale des sommets, champions de toutes les
catégories de la trivialité locale.
Le monde est injuste, ce n'est pas nouveau de le constater, mais tout n'est pas perdu pourtant, au royaume
des Francs, car il est incontestable que connasses et connards, de même que trouillardes et trouillards,
s'avancent toujours plus nombreux sur un pied d'égalité admirable qui donne à la vie ici tant d'effluves et de
fumets issus d'une gastronomie politique raffinée.
Il est triste cependant qu'il subsiste, voulue par un sort funeste, cette insigne injustice faisant que les
pétasses peuvent faire du pétard, quand ce dernier, le malheureux, ne peut faire mieux que signaler la
présence de sa génitrice au monde environnant qui se préoccupe assez moyennement de ce qu'il environne qui
passe aux yeux de certains pour un environnement et au travers d'autres mirettes pour l'immonde merdier du
moment.
Parti-pris
Nous sommes en démocratie, n'est-ce pas? je dirais même mieux, nous sommes une Démocratie, 'nous' en tant
qu'entité nationale qui se définit par ce je ne sais quoi dont on dit tant de bien mais dont j'aimerais savoir
plus précisément ce que doit faire le citoyen lambda pour tirer partie de tant d'avantages avantageusement
brandis par la communication qu'il subventionne et subit pour des bénéfices si subtils qu'il n'en tâte jamais
que l'évanescence... qui me permet à peu près de croire ce que plus ou moins je pense, tant que je n'en parle
pas, ou peu s'en faut au jour d'aujourd'hui où la liberté comme jamais luit et reluit au soleil de l'état
d'urgence permanent qui nous prépare à la loi martiale que nous mijotent tant de mignons intervenants dont je
pense le plus grand bien comme il se doit, pour mon propre bien.
Ce qui fait que démocratie ou pas, liberté chérie et cœtera, si je ne dis souvent pas comme il faudrait que
je pense pis que pendre de tout ce qui fait l'orgueil des pantins qui prétendent me représenter, c'est que mes
pensées secrètes préfèrent ne pas se galvauder, quitte à dresser de mon opinion, au désespoir des sondages du
même nom, moins un portrait qu'une ébauche où la vulgarité du trait dispute au flou de la description le
pompon de la trivialité qui sourd de toute chose.
Notre république y serait-elle pour quoi que ce soit?
Que nenni! répond Marianne que j'entends religieusement et écoute en sourdine, baissant le volume
proportionnellement à ce que j'ai appris d'elle au fil du temps. Et ce que je sais de cette trainée, qui sévit
sur mon existence depuis si longtemps, est si peu flatteur qu'à force de ne pas m'en vanter j'ai bien peur que
ma discrétion se soit tant éventée qu'elle se confond désormais avec l'abstraite transparence que nul ne
touche ni ne voit, mais qui révèle ce qu'elle n'aveugle pas.
~ Septembre ~
Régurgitations
La démocrassie française est une valeur sûre pour tous les crasseux de France qui sont légion à faire assaut
de
platitudes et d'inintelligence, narrativement parlant, à déployer dans la course à la béatification
républicaine les trente six stratagèmes pour se remplir les poches à la mode des pharaons, revue et corrigée à
la manière franque des 'latter days', mâtinée de NSA et d'insipidité, pour perdre la guerre de la modernité et
du tiroir-caisse indissolublement liés dans les aspirations des zélites zéduquées par MM.Jules Ferry, Adolphe
Thiers et le CAC 40, dressées à se coucher dès que les appelle le devoir de mettre de côté les désirs
déraisonnables, comme les roses l'espace d'un instant d'un siècle l'autre, car de Degaullie en Macronia c'est
toujours la raison qui l'emporte du dernier à accuser les autres, toujours le moment de se rendre aux
réalités, tristes comme il se doit, qui sont que Paris-sur-Potomac n'étant pas Washington-sur-Seine les
aspirations d'élite allaient devoir attendre jusqu'à la fin des temps pour se voir adoubées d'un semblant de
matérialité, car l'infini s'évanouit à mesure qu'on l'approche et il n'est jamais trop tôt pour remettre à
plus tard l'essentiel qui ne presse pas tandis que ce qui pressure n'attend pas, cependant que certains
retards font l'objet de pénalités et d'autres pas, que l'on peut à loisir reporter et n'en pâtir jamais car
c'est le propre de la saleté de toujours sortir immaculée d'un bain de crasse.
~ Août ~
Rectification de légendes urbaines propagées par
des citadins tracassés de métropole et du ciboulot.
Ma culture ancestrale, quoiqu'en disent certains et quelques autres qui ont pourtant le même passeport que moi
depuis quelque temps, plus ou moins, n'est pas foncièrement judéo-chrétienne mais surtout gréco-latine,
mâtinée d'accents ibéro-carthaginois, à fortes connotations germano-slaves, baignant dans des réminiscences de
nomadisme et d'invasions barbares dont certains... ô druides, sorcières! sont arrivés bien avant le curé et
ses cantiques; ce qui fait que les cathos, ces tards venus dans la périphérie que je connais, feraient tout
aussi bien de ne pas se croire seuls aux racines de ma mémoire car, tout atavisme païen à sympathies animistes
et idéologie populiste est naturellement prédisposé à jeter le messie de ces messieurs et de ce mesdames avec
l'eau du bain mystico-mielleux dans lequel au nom de leur foi ils se prélassent à longueur de chapelets et de
libations psalmodiées par les lois du marché entendues en confession en direct des encycliques et des
autodafés.
Envoyé céleste dont les Hébreux (Israélites, Juifs, Sémites au choix, j'espère n'oublier personne et ne pas
indisposer qui que ce soit en avouant mon ignorance de toutes ces appellations que les siècles jamais
n'édulcorent et mon indifférence prononcées pour ces cartographies de l'âme qu'aucune inquisition ne
déboussole) ne s'entichèrent pas non plus, plus que ça, à part récemment quelque renégat de la Torah, ou je ne
sais quoi, dont j'ignore tout, qui battait la campagne des présidentielles de c'était quand? donnant dans un
catholicisme à tout va prétendant monopoliser mes racines afin de me fourguer sans doute un nouveau concordat
pour que bigottes et bigots jusqu'à la nausée nous entretiennent de leur droit à nous bassiner pour l'éternité
de conceptions élevées dont l'excellence saute aux yeux de Tante Jeanne dont les œuvres sont bénies par sa
sainteté le Pape et ses sous-papes, dont la tradition d'éminence n'est plus à vanter.
~ Juillet ~
Ce pays, rapporte-t-on, se faisait gouverner par des bouses et la rumeur en avait déduit que cela en disait
long sur la viscosité moyenne de qui se laisse diriger par de puantes échappées... Pour commencer la journée
d'un pas plus léger mieux vaut toutefois considérer que sur le chemin qui mène au sommeil quotidien se
rencontre une ribambelle de bonnes raisons de ne pas céder à la morosité, le regard fixé sur l'horizon
splendide qui nous mettra sûrement à l'abri des coups du sort, mais peut-être pas de ceux de l'état
imputrescible légué à la plèbe par de chers aînés imbus de tradition hyéroglyphique, entre autres viscosités
pérennes d'une densité exponentielle faisant que du matin au soir toute lumière ne nous éclaire qu'en
rase-mottes, cet éclairage savamment pensé, the so-called french way, réussissant en outre ce tour de force
luminique de gommer tout relief de la surface des choses, miroir ne reflètant que les senteurs putrides qu'il
émane avec une délicate netteté.
Pour démarrer ce jour, repris-je... pétri de l'allégresse d'exister dans ce monde trépidant où veillent les
majestés visqueuses qui s'y entendent à battre du fouet pour que lève la joie de vivre au pays qui se laisse
dominer par la hantise de rester en deça de la connerie requise... sacrebleu, mais non! Ce n'est pas la prose
qui convient à l'éclat du soleil levant qu'illumine la mine grise du chef de bureau bilieux et la poisse que
sécrètent les marécages sentencieux, à moins que... cela soit la seule possible!
Il fut dit et répété qu'il n'en sera donc jamais fini de tout faire pour atteindre les sommets du sordide qui
sans cesse se dérobent sous les semelles agiles des malins et des malignes des marais; et le peuple
sempiternellement pliait l'échine pour que jamais ne se froncent les sourcils du mielleux, de peur que les
classes minables ne nous fassent un caca nerveux... retour aux prémisses misérables inaugurant un jour
glorieux.
~ Juin ~
Il paraîtrait donc qu'une loi passa, en force même disent certains: encore une nouveauté au pays des
paradigmes qui se fourguent à treize la douzaine et des coups en douce qui se terminent brutalement. Quelque
Conseil la valida, ayant statué que les conseilleurs ne devront pas payer, autre surprise d'une immense
intensité, le suspense fut insupportable! et ne pouvaient douter du résultat des courses que les hâbleurs
rémunérés pour s'étonner de l'éternel train-train, à l'infini ne pas s'interroger sur ce qui fait que c'est
toujours ainsi que cela finit.
Sans coup férir mais sans lésiner sur la baston la loi retraite fut décrétée et les grands stratèges qui,
d'une décennie l'autre, continuent de prêcher la Grève Générale comme la tactique à tout faire, aux résultats
garantis si seulement les travailleurs voulaient bien se donner la peine d'écouter les galéjades éculées,
pardon! ma plume a fourché et le clavier s'en est mêlé, je voulais dire, soyez-en sûr, 'les mirobolantes
perspectives' qui miroitent, qui miroitent...
Or c'est une chance pour les prometteurs ayant promis toujours plus de poudre aux yeux et d'envôutants
fumets, toujours les mêmes tactiques et la sempiternelle théorie du fait accompli qui tout seul s'entérine car
rien n'existe en ces parages que pour se vendre à vil prix! une bénédiction pour eux, disais-je dis donc, que
la France ne soit pas le Japon, car s'ils étaient nippons, pour sauver la face, seppuku ils devraient se faire
et nous ficher la paix avec leurs recettes d'un autre âge, les mille et une méthodes certifiées aboutissant au
flop! qui réjouit d'avance les leaders inspirés de la résistance populaire assurée d'échouer à tous les coups,
mais que l'on aime rabâcher au citoyen charmé par une telle faconde mise au service de lui bourrer le mou.
Chercher à comprendre, ici, n'effleure personne et surtout pas moi car, comme les copains, je sais tout
d'avance et claironne à la cantonade la vérité infuse qui suinte des horizons bornés de cette nation entichée
de platitude. À pic cela tombe que l'accent plat du moment, le macron en titre désigné par un électorat
résigné à toutes les déconfitures, nous arrive des mornes plaines des Hauts de France pour se répandre à
Paname dans le marais qui exsude les hymnes lancinants qui rythment sans répit l'asservissement qui nous est
promis au nom des grands principes auxquels on fait dire ce que journaliste aime répéter et la force publique
faire respecter suivant les modalités convenues, autrement dit ce qui passe aux uns et aux autres par la tête
ou par les poches... cependant que toujours les mêmes représentants vont légiférant, décrétant, statuant afin
de tracer entre gens choisis pour leur amour de la clarté les contours exquis qui sont prescrits à la
citoyenneté par les cognes et leurs maîtres, les fines mouches à la main leste.
Mais qu'a-t-il donc voulu dire? se demandait-il, interloqué à tant de venin visant la crème
du fretin!
~ Mai ~
Le croiriez-vous? Plus ça va et moins normal je trouve d'être en permanence à la merci d'opportunistes
dépravés se sachant tout permis dans ce pays pourri.
C'est bien pourquoi, n'est-ce pas! ici en sourdine il se conspire honteusement contre la pensée d'élite qui
caractérise si bien les piliers immuables de la seule civilisation qui vaille, celle qui équivaut le bétail et
la piétaille.
Ainsi se ficelle au loin une petite opinion périphérique fleurant fort la populace interlope des
voisinages peu huppés: anthropologie de la purulence politique française sous le règne répugnant de
l'arrogance et des œillères. Autrement dit, la France au temps du choléra, de la peste et de la vérole, en
attendant que revienne l'hystérie corona pour pimenter les choses.
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